Béatrice Mazzuri

D’origine française, installée depuis de nombreuses années en Suisse où elle a enseigné pendant plusieurs années l’Histoire de l’Art et la Littérature avant de se consacrer pleinement à son art, Béatrice Mazzuri est un peintre original, généralement classée dans le courant Expressionnisme Lyrique.

Son œuvre propose une riche palette où les teintes éblouissantes conjuguent étrangement transparence et matière. Elle se situe ainsi à un carrefour magique de présence et d’absence dont l’intensité interroge et fascine. L’abstraction ou l’effacement des repères,  déclinés sur un mode nouveau, donnent à voir au delà des formes, dans l’épaisseur diaphane de l’invisible.

A la limite de l’aquarelle et de ses estompes, les traits et les couleurs s’affirment et s’effacent à la fois. Des toiles amples imposent leur insolente lumière tandis que des papiers délicats, comme suspendus dans leur légèreté aérienne, tressent un dialogue infini qui sonde l’impalpable. Enfin, le travail des dernières années, qui intègre une base photographique très estompée, propose une plongée mystérieuse et envoûtante dans les épaisseurs diaphanes du Temps.
Il y a dans cette peinture toute l’émotion d’un Orient rêvé, toute la rigueur d’un Occident exacerbé. Peintre de la réconciliation, ou plutôt de l’antériorité, de ce moment à renaître où fusionnaient raison et sensibilité, esprit et sensualité, Visible et Invisible

72

Expositions

96180

Heures de travail

921

Oeuvres

40

Ans d’expertise

Philosophie artistique

Aujourd’hui

L’œuvre et la recherche artistique de Béatrice Mazzuri

Béatrice Mazzuri, peintre classée jusqu’en 2011 dans le courant Abstraction Lyrique, développe depuis toujours une recherche sur le Temps dont elle refuse qu’il soit seulement une succession d’instants à jamais irrécupérables. Au fil des ans, sa quête s’est colorée des réponses ou interrogations fournies par l’expérience, les rencontres de cultures différentes, les voyages.

Sa découverte de l’Inde en 2011 a fortifié ses intuitions et généré le besoin de traduire explicitement ce qu’elle avait toujours pressenti, à savoir que le temps est un concept global qui échappe à l’analyse et la mise en séquences scientifiques et qui relève davantage de la spiritualité.

Dès 2012, elle met au point une nouvelle technique pour traduire efficacement sa perception : sur la base de photos prises lors de ses voyages et qu’elle efface jusqu’à ne conserver que certaines formes ou contours, elle peint, colore, estompe, crée des effets de matière brute sous lesquels semblent apparaître les ombres vivantes du passé. La saisie présente devient alors mystérieuse et profonde, invitant à saisir, derrière la matière et les formes, d’autres matières et d’autres formes, invisibles jusque là, mais actives dans la réalité du présent.

Ce concept s’affirme avec force et puissance dans la transparence des lavis, donnant une nouvelle orientation au travail de Béatrice Mazzuri, tout en s’imposant comme une synthèse de son parcours.

Avec ces œuvres, Béatrice Mazzuri tisse magiquement sensualité, spiritualité et conceptualisation.

Pendant longtemps, et après l’avoir longuement explorée,  je n’ai plus accepté la tyrannie de la Forme. L’abstraction seule me permettait d’explorer mes mondes intérieurs, d’inventer mes langages. Puis, comme une évidence, la Forme est revenue, mais comme transparente, sans consistance, dans le désir de révéler les autres formes, antérieures ou à venir, qui se pressent en deça d’elle. Et la toile, guidée par le projet formel,  trouve son centre naturellement; dépassant la béance du non figuratif, elle tâtonne, souffre jusqu’à ce qu’elle plie sous le dictat de l’œuvre à naître et qui s’impose.
Je peins par terre, dans un véritable corps à corps avec la toile. Sur elle, sans distance, je me laisse habiter, diriger, hanter, comme hypnotisée, en état de transe, allant d’un geste sûr mais aveugle vers les couleurs qui appellent. Ce n’est qu’à la fin que la toile se donne à lire et à voir : verticale, à distance, elle est une révélation, comme un paysage intérieur libéré et inconnu qui fusionne avec des formes extérieures et insoupçonnées. Une bribe de moi. Nous avons alors un long tête à tête silencieux.

Bibliographie

  • 2021 : Le silence des échos, fable philosophique     Editions Complicités / Paris
  • Catalogue Postures d’Ecriture, publié à l’occasion de l’exposition du mois de mai 2017 dans l’Espace Athénée 4
  • Catalogue Rives et Dérives , édité à l’occasion de l’exposition de la Cité du Temps en mars 2016 (Texte de Francesca Schaal-Zucchiatti)
  • Catalogue  Mémoires d’Invisible , publié à l’occasion de l’exposition de la Cité du Temps en mars 2014
  • Catalogue Back True, Itinerari d’Oriente, édité à l’occasion de l’exposition de Venise en septembre 2013, (Texte de Francesca Schaal-Zucchiatti)
  • Roman de Béatrice Mazzuri :   N. ou l’ombre du palais
  • Essai de Béatrice Mazzuri : Jeux de mouches (éditeur: société des écrivains. Paris 2012)
  • Catalogue « Inde, Eclats et Chuchotements »  édité à l’occasion de l’exposition de la Cité du Temps en mars 2012)
  • Livre de rétrospective : Hier, demain, aujourd’hui (retrospective des peintures jusqu’en 2005)

Ainsi que les nombreux catalogues édités dès 1980 à l’occasion de chacune des expositions de Béatrice Mazzuri